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Quel avenir pour la Minusma ?

Carole Assignon
16 novembre 2022

L'annonce du retrait de la Minusma des troupes de plus en plus de pays pose à nouveau la question de l'avenir de la mission.

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Parade de soldats de la Minusma.
Des soldats de la Minusma.Image : Ishara S. Kodikara/AFP/Getty Images

Avant l'annonce du retrait progressif des troupes britanniques et ivoiriennes, il y avait déjà eu la France et la Suède, dont les soldats ont quitté le Mali, ou encore l'Egypte qui avait annoncé mi-juillet la suspension de la participation de ses 1.035 soldats au sein de la Minusma qui compte plus de 12.000 soldats et 1.700 policiers. 

Un effectif sur lequel l'annonce progressive du retrait de contingents de différents pays contributeurs aura sans doute un impact, tout comme sur la situation sécuritaire au Mali et plus généralement dans le Sahel, selon le spécialiste des questions sécuritaires Seidick Abba. 

"Le secrétaire général des Nations-Unies lui-même un moment avait demandé au Conseil de sécurité une augmentation des effectifs de la Minusma parce qu'il estime que les effectifs actuels ne sont pas suffisants. Donc si on ampute les effectifs actuels des soldats britanniques et ivoiriens, cela créé un vide qui va encore aggraver la situation sécuritaire au Mali" précise l'expert.

Un casque bleu de la Minusma en patrouille.
Le départ de plus en plus de casques bleus risque de créer un vide sécuritaire.Image : Amaury Hauchard/AFP/Getty Images

Des inquiétudes

Les inquiétudes sont également réelles de voir d'autres pays décider de se retirer. C'est ce que craint Ahmedou Ould Abdallah, responsable du Centre pour la stratégie et la sécurité dans le Sahel Sahara, le centre 4S qui rappelle que "la guerre qui se déroule au Mali, c'est une guérilla et il faut beaucoup de solidarité, pas seulement dans les combats mais aussi dans les renseignements, dans les contacts avec les populations et chaque fois qu'il y a une brèche cela affaiblit tout le front.”

Ahmedou Ould Abdallah estime toutefois qu'il est trop tôt pour parler de la fin prochaine de la Minusma.

Pourtant, quitter ou pas la Minusma, c'est un sujet qui fait l'objet de débats dans des pays occidentaux comme l'Allemagne  qui compte au sein de la mission un millier de soldats depuis 2013. 

En septembre dernier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a menacé de retirer les soldats allemands si leur sécurité n'était pas assurée.  

En attendant que les députés tranchent, Berlin a prolongé le mandat des soldats allemands au sein de la Minusma jusqu'à mai 2023. 

"Le Tchad est un acteur clé..." Ahmedou Ould Abdallah

Le regard d'un acteur clé

Mais en dépit de ses propres problèmes politico-sécuritaires, il y a un pays qui suit sans doute attentivement l'évolution de la situation au Mali : c'est le Tchad. 

"Le Tchad est un acteur clé par la qualité de ses soldats, par leur expertise sur le terrain, par le fait que l'actuel président du Tchad a été sur le terrain, au Mali, donc il y a des relations de surcroit au sein du G5 Sahel” rappelle Ahmedou Ould Abdallah qui estime qu' en fonction de l'évolution de la situation au Mali, le Tchad agira avec précaution.

Il faut par ailleurs noter que la junte au pouvoir au Mali s'en est prise plusieurs fois à la Minusma, dont le mandat a été renouvelé en juin pour un an.

 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique