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Au Mali, décryptage des objectifs du mouvement Yerewolo

Mahamadou Kane
5 août 2022

Ce mouvement proche de la junte militaire au pouvoir exige le départ des Casques bleus et plus généralement de toutes les forces étrangères au Mali.

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Des manifestants célébrant avec des trompettes et des drapeaux aux couleurs du Mali
Le mouvement avait vivemement célébré l'annonce du retrait de la force barkhane au début de l'annéeImage : Florent Verges/AFP

Yerewolo-Debout sur les remparts est une organisation de la société civile malienne qui milite depuis plusieurs années pour le renvoi des forces étrangères présentes sur le territoire national. Plusieurs centaines de manifestants se sont rendus ce vendredi (05.08) au Palais de la Culture de Bamako pour réitérer cette demande à la mission onusienne.  

"Si l’ennemi découvre son front, au-dedans ou au -dehors, debout sur les remparts". Ce extrait de l’hymne national du Mali est le slogan du mouvement Yerewolo-Debout sur led remparts créé en 2019.  

Yerewolo dénonce un échec de la Minusma 

 Au départ, Yerewolo faisait partie de la plateforme "On a tout compris".  L’organisation est dirigée par Adama Ben Diarra dit "Ben le Cerveau", également membre du Conseil national de transition (CNT).  

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Bamako

Yerewolo s’est fait connaitre du grand public à travers ses nombreuses sorties contre les forces françaises de l’opération Barkhane et plus généralement contre les forces internationales présentes dans le pays.

Pour l’imam Ibrahim Sanogo, un des leaders du mouvement, le départ des Casques bleus est une demande légitime :   

"La Minusma a échoué sur tous les plans. Elle est venue au Mali en 2013 pour protéger les pauvres, pour protéger les populations civiles. Tout le monde l’a vu, selon les constats, selon les analyses, la Minusma a échoué. Lorsqu’on vient pour un objectif ou pour une cause bien donnée et qu’on n’arrive pas à la satisfaire, on doit donc forcément partir."

Yerewolo a toujours suivi depuis sa création une ligne dure qui consiste à exiger le départ des forces étrangères, explique l’imam Ibrahim Sanogo.

Une lecture simpliste ? 

A la question de savoir si le mouvement est proche des militaires au pouvoir au Mali, celui-ci répond : "Nous partageons simplement la même vision avec les autorités de la transition, qui est la lutte contre l’impérialisme". 

Un homme tient une pancarte disant "La France jardinière du terrorisme"
L'opération Barkhane a été une des principales cibles des critiques du mouvement Image : Florent Verges/AFP

Mais selon l’analyste politique Balan Diakité, Yerewolo fait une mauvaise lecture de la situation sécuritaire au Mali :    

"Les leaders de Yerewolo ont une vision plus ou moins étriquée de la réalité. De leur point de vue, tout le problème sécuritaire se résume à la présence des forces étrangères présentes au Mali. Or, nous savons que bien avant l’intervention de ces forces étrangères, la sécurité dans la partie nord du Mali était plus que précaire. L’histoire de la rébellion que le Mali a connue peut témoigner de cela. Nous savons que sociologiquement et économiquement, il y a un manque de développement."

D’après les responsables de Yerewolo Debout sur les remparts, plusieurs actions seront menées dans les semaines à venir pour "contraindre les Casques bleus de l’Onu à quitter le territoire malien."